Schneider CA1: Le premier char français.
Le projet.
L'idée est venue de la réalisation d'un réseau d'exposition ayant pour thème le ravitaillement ferroviaire durant la première guerre mondiale au 1/43e. Il n'existe pas grand chose en matériel ferroviaire disponible sur le marché compatible avec cette époque: il faut pratiquement tout créer de toute pièce. En revanche, si on accepte la petite différence de taille, du petit matériel militaire prévu pour du 1/48e est utilisable sans défigurer la réalisation. En effectuant des recherches j'ai constaté que le transport de chars d’assaut sur des wagons plats constituait un sujet original à traiter.
Il restait donc à trouver les wagons et bien sûr le chargement : les chars.
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Pour commencer, j'ai repéré sur Shapeways un Renaut FT qui me semblait correct, au 1/48e. J'ai donc commandé sur le site en question, deux exemplaires qui m'ont été livrés (au 1/43e car j'avais au préalable demandé de me les "re-scaler" à la bonne taille. Malheureusement, si l'allure y est, la finesse n'est pas au rendez-vous....
Déçu, je décide de jeter mon dévolu sur un engin moins connu mais tout aussi intéressante, le char Schneider CA1.
J'ai alors pris la décision de le réaliser de toutes pièces avec mon imprimante résine. Dessiné au 1/43e, il sera facile de le diminuer au besoin au 1/48e.
Petit historique de l'engin
L'histoire commence avec la stabilisation du front dès la fin de l'année 1914. Très rapidement jaillissent des idées afin de percer le front - venant de divers inventeurs - , mais aucunes ne sera valable. L'idée d'un "cuirassé blindé" fait toutefois son chemin, idée partagée par un certain colonel Estienne.
De ces réflexions, menées simultanément de part et d'autre de la Manche, vont naître d'une part les chars Mark I, coté Britannique, et d'autre part le char Schneider qui arrivera sur le champ de bataille après son homologue Britannique.
Sous motorisé avec son moteur Peugeot, mal blindé, sa première apparition au combat est un échec cuisant, les allemands ayant appris comment lutter contre ces gros engins peu agiles et lents.
Parmi ses défauts, les réservoirs situées à l'intérieur de la caisse et non protégés des éclats d'obus, son canon 75BS peu performant, surtout mal placé sur le coté (un seul coté...). De plus les allemands ont développé la balle K spécialement développée pour percer les blindages des chars.
Rapidement, l'organisation militaire française s'adapta à cette nouvelle arme, le char lui même commandé à 400 exemplaires, fut amélioré, tout en gardant quelques tares comme son canon. Il fit une carrière honorable jusqu'à l'armistice ou les derniers exemplaires survivants seront de tous la combats.
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Réalisation de la "bête"

Sur cette vue en 3D du char dessiné, on aperçoit la jonction entre le châssis et la caisse. Cette jonction réelle sera utilisée pour masquer le lien entre les deux pièces principales.
Avant de commencer à dessiner le modèle, il faut avoir des plans... Or sur internet, on trouve de nombreux diagrammes mais tous ont des dimensions différentes. Il a fallu commencer par redessiner le char en compilant les différentes sources.
Passé cette étape, l'étude proprement dite commence: Pour pouvoir imprimer le char avec l'imprimante Photon, il faut que ses dimensions soient compatibles avec les dimensions du plateau de l'imprimante, Si l'on désire ne pas avoir de déformations lors de l'impression, il est prudent de garder une marge autour de la pièce à réaliser (au moins 5mm si on peut le faire....)
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Sur le modèle, le châssis est bien séparé du reste de la caisse. Ce sera la démarcation entre les deux parties principales du modèle. Pour faciliter la mise en peinture, les chenilles seront séparées du reste de la caisse. Des tétons permettront le positionnement correcte des chenilles.
Enfin, afin de mieux passer sur le plateau de l'imprimante et toujours pour faciliter la mise en peinture la queue passe tranchée sera aussi une pièce séparée. Pour optimiser l'impression, il y aura au final trois grappes séparées:
- La caisse.
- Le châssis.
- Les chenilles droites et gauche, et la queue passe tranchée (une seconde queue est prévue sur la même grappe).
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Pour finir, avant de passer à l'étape suivant, il faut penser à évider les pièces en laissant des épaisseurs
d'au moins 1mm pour que la pièce soit suffisamment solide.
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Le Slicer: Chitubox
Les différents pièces étant étudiées et dessinées, il faut les placer sur les grappes que l'on doit réaliser. Le placement se fait avec un logiciel adéquat, l'imprimante étant livrée avec cet utilitaire.
Toutefois, en regardant sur les forums sur internet, il apparait que le logiciel gratuit "Chitubox" permettait de réaliser un très bon travail de manière plus simple et plus rapide que le logiciel de la Photon...
Cerise sur le gâteau, ce logiciel est pleinement compatible avec l'imprimante... et pour cause: ce sont les mêmes développeurs chinois qui ont réalisé les deux logiciels! Ainsi, vous ne serez pas perdus par l'ergonomie de Chitubox si vous avez commencé à travailler avec l'utilitaire de la Photon.
Ce type de logiciel est appelé "Slicer" car sa fonction première est de découper en "rondelles" votre pièce. L’intérêt de Chitubox est qu'il va très vite (quelques minutes à peine avec mon ordinateur portable agé de 5 ans pour mes pièces les plus complexes). Je note toutefois quelques "plantages" quand je le sollicite malgré l'ajout de RAM sur mon ordinateur....
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Copie d'écran du logiciel. On aperçoit sur cette vue le support réduit en hauteur de sorte à limiter le temps d'impression. Ici le support dépasse un peu du plateau à l'avant du char (zone en rouge brique): il faudra le repositionner.
La préparation des pièces avant impression.

Si l'imprimante résine est capable de réaliser des pièces très finement, elle se trouve rapidement en difficulté pour réaliser des pièces longues rectilignes.
On peut corriger ce défaut - sans réellement y remédier totalement- en inclinant légèrement les pièces au moins sur les axes X-Z ou Y-Z. Je ne la fais pas systématiquement car cela présente l'inconvénient de réduire encore la surface imprimable.
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Autre contrainte de l'impression 3D: les supports. Il faut dans la mesure du possible les placer dans une partie non visible. Chitubox nous offre la possibilité de 3 types de supports différents et d'utiliser sur la même pièce les trois types.
Vue réelle de la toiture du char après montage mais avant décoration. Seule une légère couche d'apprêt vient recouvrir le modèle: on se rends compte d'un léger crénelage du à l'impression, crénelage qui disparaitra totalement après peinture....